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le foie et les voies biliaires

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 LE FOIE ET LES VOIES BILIAIRES

 

 

I) Généralités :

 

a) Anatomie : le foie est un organe vital localisé dans la cavité abdominale au niveau de l’hypochondre droit. Il s’agit

d’une glande essentiellement exocrine enveloppée par une capsule conjonctive, la capsule de Glisson, qui s’invagine en

sillons délimitant 2 lobes hépatiques. Que ce soit à l’échelle de l’organe, du tissu ou de la cellule, le foie est organisé en

trois compartiments : le compartiment hépatocytaire, le compartiment sanguin et le compartiment biliaire.

b) Fonctions : le foie exerce 5 fonctions majeures.                

 

i)  métabolisme des nutriments : 

 

* métabolisme glucidique : les hépatocytes stockent les sucres sous forme de glycogène. La formation ou la dégradation du glycogène par les hépatocytes  dépend du taux circulant de glucose et d’hormones glycorégulatrices telles que l’adrénaline et le glucagon. Par ailleurs les hépatocytes exercent une activité de néoglucogénèse (c’est-à-dire une synthèse de novo de glucose et non pas la dégradation d’un composé contenant du glucose tel que le glycogène) à partir de molécules issues de la dégradation des triglycérides.

 

* métabolisme lipidique : les hépatocytes synthétisent diverses lipoprotéines et participent à la production de cholestérol.

 

* métabolisme protéique : Les hépatocytes participent au catabolisme (i.e à la dégradation) des peptides et des acides aminés qui sont transformés en urée. Ils interviennent également dans l’anabolisme (i.e la synthèse) d’un grand nombre de protéines qui sont ensuite déversées dans le sang : facteurs de coagulation , albumine, fibrinogène, protéines de la phase aigüe de l’inflamation.

 

ii) détoxification sanguine : le foie est responsable de la plupart des réactions de transformation de composés toxiques en dérivés moins nocifs. Les principales réactions de détoxifications font intervenir des enzymes induisant en premier lieu une oxydo-réduction puis une conjugaison aves des ions (ion sulfate : sulfo-conjugaison), des acides (acide glycuronique : glycuro-conjugaison) des groupements acétyl  ou méthyl,  ou encore des acides aminés (cystéine).

 

iii) sécrétion biliaire : la bile est ude sécrétion acqueuse contenant deux constituants majeurs : la bilirubine et les acides biliaires.

 

* la bilirubine est issue du catabolisme hépatocytaire de l’hème (entrant dans la composition de l’hémoglobine)  faisant suite à la dégradation des hématies agées (120 jours) par les macrophages du foie (les cellules de Kupffer). Il s’agit d’un produit de dégradation qui n’exerce pas de fonctions propres connues.

 

* les acides biliaires sont synthétisés par les hépatocytes à partir du cholestérol et jouent un rôle primordial dans l’absorption intestinale des lipides et des vitamines liposolubles.

 

 

iv) défense  immunitaire : le foie est impliqué dans au moins deux fonctions immunitaires importantes :

 

* synthèse des protéines de la phase aigüe de l’inflammation : le foie est responsable de la production d’un groupe de protéines synthétisées au temps précoces d’un processus inflammatoire généralisé. Il s’agit entre autres des interleukines 1 et 6, de la « C-reactive protein » (CRP) et du fibrinogène.

 

* élimination des particules et bactéries circulantes : cette fonction est assurée par les cellules macrophagiques de Kupffer qui confèrent au foie un rôle de filtre sanguin.

 

v) fonctions endocrines : elles permettent de placer les hépatocytes dans la catégorie des cellules amphicrines (i.e. exo et endocrines). Les sécrétions hormonales assurées par le foie sont principalement l’érythropoïetine, la thrombopoïétine et l’IGF (« insulin growth factor »).

 

 

 

 

 

 

II) Les compartiments hépatiques à l’échelle de l’organe :

 

a) le compartiment hépatocytaire  correspond au parenchyme hépatique entouré par la capsule de Glisson et relié au reste de l’organisme par des vaisseaux et des canaux biliaires.

 

b) Le compartiment vasculaire :

 

* Vascularisation afférente : il s’agit d’une vascularisation artérielle via l’artère hépatique, mais également veineuse, via la veine porte. Ces deux vaisseaux pénètrent dans le foie par sa face inférieure, au niveau du hile hépatique.

 

- l’artère hépatique issue de l’aorte fournit l’apport d’oxygène et de métabolites nécessaires au bon fonctionnement des hépatocytes. Elle se divise en branches terminales puis rejoint la circulation veineuse au niveau des capillaires sinusoïdes du parenchyme hépatique.

 

- La veine porte draine tout le sang veineux de la cavité abdominale et est interposée entre deux sytèmes de capillaires : un réseau artérioveineux « classique » au niveau de l’intestin et un réseau veino-veineux au niveau des capillaires sinusoïdes duparenchyme hépatique. Le foie est ainsi placé en dérivation sur la circulation veineuse et constitue un véritable filtre physiologique. C’est ce qu’on appelle le système porte.

 

* Vascularisation efférente : elle est assurée par les veinules sus-hépatiques qui drainent les capillaires sinusoïdes et se jettent dans la veine sus-hépatique. Celle-ci rejoint la veine cave inférieure.

 

 

 

c) Le compartiment biliaire : la bile synthétisée par les hépatocytes est évacuée par les canalicules biliaires vers les canaux biliaires puis le canal hépatique qui sort au niveau du hile du foie.

 

 

 

 

 

III) Les compartiments hépatiques à l’échelle du tissu : le tissu hépatique est organisé en lobules hépatiques regroupant des rangées d’hépatocytes. Ces lobules ont une forme hexagonale,  sont centrés par une veine dite centro-lobulaire et délimité par six espaces triangulaires riches en tissu conjonctif : les espaces portes ou espaces de Kiernan. Chaque lobule présente un compartiment sanguin, un compartiment biliaire et un compartiment hépatocytaire.

 

a) le compartiment hépatocytaire : au sein des lobules, les hépatocytes sont disposés en travées, les travées de Remak, constituées d’une seule épaisseur d’hépatocytes. Ces travées diversement orientées et anastomosées forment une structure tridimensionnellle en éponge.

 

 

 

b) le compartiment vasculaire : Chacun des espaces portes contient une branche de l’artère hépatique, une branche de la veine porte et un ou deux canaux biliaires. Les ramifications des branches terminales artérielles et veineuses contenues dans les espaces portes vont s’anastomoser pour donner les capillaires sinusoïdes. Ces capillaires circulent de façon radiaire le long des travées hépatocytaires et se jettent dans les veines centro-lobulaires qui sont les branches d’origine des veines sus-hépatiques. Les capillaires sinusoïdes véhiculent un sang veino-artériel jusqu’aux hépatocytes et drainent un sang veineux jusqu’à la veine centro-lobulaire de chaque lobule. On dit que la circulation sanguine intralobulaire est centripète car elle est dirigée depuis la périphérie du lobule vers la veine centrolobulaire. Les capillaires sinusoïdes sont constitués d’une couche de cellules endothéliales non jointives, laissant des interstices intercellulaires et reposant sur une membrane basale discontinue. Ils appartiennent à la catégorie des capillaires discontinus que l’on trouve également dans la rate, la moelle osseuse et les ganglions lymphoïdes.

A la face interne des cellules endothéliales se trouvent les macrophages spécifiques du tissu hépatique, les cellules de Kupffer qui sont en fait des macrophages intravasculaires envoyant des prolongements dans les interstices laissés par les cellules endothéliales.

 

 

 

 

 

c) le compartiment biliaire : les canalicules biliaires sont les voies de drainage intratissulaire de la bile. Ils n’ont pas de paroi propre et sont délimités par les parois de deux travées hépatocytaires contigües. Les canalicules biliaires se jettent dans les canaux biliaires des espaces portes à la périphérie des lobules hépatiques. On dit que, au contraire de la circulation sanguine, la circulation biliaire intralobulaire est centrifuge. 

     

 

 

 

IV) Les compartiments hépatiques à l’échelle de la cellule : Chaque hépatocyte est une cellule polyédrique, parfois binucléée et dont les faces établissent des contacts avec les trois compartiments hépatiques. A l’échelle d’un hépatocyte, la membrane plasmique et le cytoplasme sont organisés en compartiments sanguins, biliaires et hépatocytaires.

 

 

a) le compartiment hépatocytaire : les membranes plasmiques de 2  hépatocytes contigus sont reliés par des jonctions de type « gap ». Cette interface est bordée par une série de jonctions « tight » qui empêchent le passage de la bile ou du sang.

 

 

b) le compartiment vasculaire : en regard des capillaires sinusoïdes, la membrane plasmique des hépatocytes décrit de nombreuses villosités qui permettent d’augmenter les échanges avec le sang. Par ailleurs, le cytoplasme juxtamembranaire en regard des capillaires sinusoïdes contient de multiples vésicules de pinocytose.

 

 

c) le compartiment biliaire : en regard des canalicules biliaires, les membranes plasmiques de deux hépatocytes voisins décrivent chacune une petite dépression dont la réunion forme le canalicule biliaire. Ce canal est oblitéré de chaque coté par des jonctions serrées. Le cytoplasme sous-canaliculaire de l’hépatocyte contient de nombreuses enzymes nécessaires à l’élaboration de la bile  et notamment des phosphatases alcalines.

 

 

 

 

 

V) Les voies biliaires extra-hépatiques : la bile s’écoule du foie vers le tube digestif en empruntant les voies biliaires extra-hépatiques principale et accessoire.

 

 

a) Structure anatomique :

 

* la voie biliaire principale  comprend le canal hépatique et le canal cholédoque qui se jette dans la lumière du duodénum.

 

* la voie biliaire accessoire est branchée sur la voie principale et comprend la vésicule biliaire qui est un réservoir à bile, et le canal cystique reliant la vésicule au canal cholédoque.

 

 

b) Structure histologique : la paroi formant les voies biliaires extrahépatiques est constituée d’une muqueuse, d’une musculeuse et d’une adventice.

 

* la muqueuse comprend un chorion contenant des glandes muqueuses et un épithélium simple, prismatique dont le pôle apical est recouvert de villosités.

 

* la musculeuse est constituée exclusivement de cellules musculaires lisses orientées dans plusieurs plans.

 

* l’adventice recouvre les voies biliaires extra-hépatiques dans leur portion non adhérente au foie.

 

 

 

 


VI) Exemple de pathologie : la cirrhose du foie (définition; principales étiologies; signes cliniques de la cirrhose compensée) item ECN N° 228 (Hépatologie, Gastro-Entérologie). 

 

 

 

 

 


 

 


 

LE PANCRÉAS EXOCRINE

 

 

 

 

 

 

 

I) Généralités : le pancréas est une volumineuse glande amphicrine (endocrine et exocrine) reliée au duodénum.

 

Le pancréas exocrine est constitué de deux portions : l’une sécrétrice formées par les acinus organisés en lobules, et l’autre excrétrice correspondant aux canaux excréteurs. le pancréas exocrine sécrète le suc pancréatique dans le duodénum, par le canal de Wirsung, qui s’abouche au même emplacement que le canal cholédocien. Le suc pancréatique est une solution acqueuse contenant essentiellement des précurseurs d’enzymes (zymogènes) qui sont déversés dans le duodénum et activés au niveau des entérocytes. Le suc pancréatique contient entre autres des endopeptidases, des lipases et des amylases qui vont participer respectivement à la digestion des protides, des lipides et des glucides. Le pancréas endocrine est formé de groupes de cellules endocrines réunis sous forme d’ilôts, les ilôts  Langerhans, au sein du parenchyme exocrine.

 

 

 

 

 

 

 

 

II) Les acinus pancréatiques : les cellules glandulaires exocrines du pancréas présentent une morphologie en cône tronqué avec un noyau situé dans le tiers basal de la cellule, entouré d’un reticulum endoplasmique granulaire abondant (typique des cellules sécrétrices de protéines) et un pôle apical riche en grains de zymogènes. Ceux-ci sont excrétés par un mécanisme d’exocytose.

 

 

 

 

 

 

 

III) les canaux excréteurs : ils sont constitués de plusieurs segments et on peut distinguer succesivement depuis les acinus jusqu’au duodénum les canaux intralobulaires, les canaux interlobulaires puis le canal de Wirsung. La paroi des canaux excréteurs est constituée d’un épithélium prismatique simple reposant sur un chorion.