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Le Tissu Cartilagineux (2008) 

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LE TISSU CARTILAGINEUX



 

I) le tissu cartilagineux mature :

1) les cellules :

A la différence du tissu osseux mature, le tissu cartilagineux

mature présente un faible taux de renouvellement. Il ne

contient qu’un seul type  cellulaire : les chondrocytes.

Les chondrocytes sont des cellules arrondies envoyant de

courts prolongements et qui sont entourées de matrice

cartilagineuse rigide mais non calcifiée. Cette matrice forme

des logettes anatomiques sans parois propres, les

chondroplastes. 
Chaque chondroplaste contient un ou plusieurs chondrocytes. Les chondrocytes synthétisent la matrice cartilagineuse et interagissent avec elle via l’expression de récepteurs membranaires. Il s’agit en particulier de la molécule CD44 dont le ligand est l’acide hyaluronique et d’Intégrines qui interagissent avec de nombreuses molécules matricielles. Les chondrocytes présentent les caractéristiques morphologiques de cellules à activité sécrétrice: le REG et l’appareil de golgi sont développés. Cette activité de synthèse protéique correspond essentiellement à la sécrétion de l’ensemble des protéines de la matrice cartilagineuse. Toutefois, les chondrocytes synthétisent également à bas bruit des molécules induisant la résorption de la matrice cartilagineuse. Parmi ces molécules, citons les métalloprotéases ("matrix metalloprotéases : MMP"). Chez l’adulte, cette activité de résorption est très faible en situation normale. Par ailleurs, les chondrocytes renferment des grains de glycogène et des vacuoles lipidiques dont les fonctions sont encore mal connues. Enfin, il faut noter que les chondrocytes du tissu cartilagineux mature sont considérés comme des cellules post-mitotiques.  

2) la matrice :
Chez l'adulte, on distingue 3 types de tissu

cartilagineux qui se distinguent essentiellement par

la composition de leur matrice.

 Pour mémoire : Les chondrocytes sont des cellules post-mitotiques in vivo mais capables de proliférer in vitro après avoir été prélevées au niveau d'un cartilage mature. En conditions de culture standard, les chondrocytes adhèrent au plastique des boites de cultures et se dé-différencient rapidement en fibroblastes. Pour permettre leur prolifération et le maintien d’un phénotype chondrocytaire, on doit cultiver les chondrocytes dans un gel contenant des facteurs de croissance et des molécules de la matrice cartilagineuse. Les chondrocytes ainsi générés peuvent être utilisés à des fins de recherche ou être réimplantés au sein de cartilages lésés. La greffe autologue de chondrocytes est actuellement utilisée pour le traitement de lésions cartilagineuse du sujet jeune. On a en effet observé que le potentiel chondrogènique des chondrocytes est étroitement dépendant de l’age du donneur (plus faible à partir de 40 ans, très faible à partir de 70 ans). Par ailleurs, on considère que les chondrocytes forment une population hétérogène quant à leur capacité à proliférer in vitro. Au sein d’un tissu cartilagineux articulaire, on observera ces différences fonctionnelles lorsqu’on compare chondrocytes superficiels et chondrocytes profonds. 

a) le tissu cartilagineux hyalin : c'est le plus répandu et il

est localisé au niveau des cartilages articulaires, des

cartilages trachéo-bronchiques
ainsi qu'au niveau des

cartilages intercostaux
. La matrice y contient différents

types de collagène mais majoritairement du collagène type

II.
On considère que  le collagène type II représente 80 à 90%

du contenu en collagène de la matrice du tissu cartilagineux

hyalin. Le collagène type II n’est pas strictement spécifique des

tissu cartilagineux mais présent essentiellement dans ces

tissus.
Quelque soit sa localisation, le collagène type II s'organise en

microfibrilles
et non pas en fibres et en faisceaux comme le collagène

I. De ce fait, il n’est pas observable en microscopie optique à l'aide des

colorations standards permettant la visualisation des faisceaux de

collagène (trichrome de Masson, Jaune Safran).
Cette caractéristique

associée à l’absence de vaisseaux et de nerfs confère un

aspect amorphe
à la matrice.

Par ailleurs, le turn-over de ce réseau de collagène est

quasiment nul dans le tissu cartilagineux hyalin mature (donc

faible capacité de réparation tissulaire). Comme l'ensemble des

cartilages, la matrice du tissu cartilagineux hyalin contient

essentiellement de l'eau (70 à 80% du poids hydraté). Cette

grande capacité de rétention de l'eau est liée à la présence

abondante d'aggrégats de protéoglycances contenant des 

glycosaminoglycanes (GAG) sulfatés
riches en radicaux

acides hydrophiles (pour mémoire : Ces GAG forment des

protéoglycanes sulfatés dont le principal est l'aggrécan
).


(pour mémoire : Le métabolisme des protéoglycanes au sein du cartilage articulaire dépend des facteurs biomécaniques auxquels est soumise l'articulation. Lors d'une immobilisation complète, on observera une diminution de leur synthèse avec un amincissement cartilagineux associé à une fuite d'eau tissulaire. Par ailleurs, la fonction de rétention d’eau exercée par les protéoglycanes est responsable la déformabilité et de la résistance du tissu cartilagineux hyalin. Ainsi, lorsqu'une forte pression est exercée sur un cartilage articulaire par exemple, une partie de l'eau est expulsée mais l'augmentation de la pression osmotique induit un afflux d'eau qui rétablit la concentration en eau et une forte pression hydrostatique.

Outre la rétention de l'eau, le rôle des protéoglycanes de la

matrice cartilagineuse est de permettre la diffusion et/ou la

fixation
de nombreuses molécules (facteurs de croissance,

cytokines, métabolites, nutriments, hormones...) nécessaires à

la fonction des chondrocytes. Dans le cas des cartilages

articulaires, le tissu cartilagineux est nourri par des molécules

diffusant à partir du liquide synovial et du tissu osseux

sous-jacent (os sous-chonral). Dans les autres types de

cartilages hyalin, comme par exemple le carttilage trachéo-

bronchique) ces molécules dérivent d’un tissu conjonctif

vascularisé entourant le tissu cartilagineux : le périchondre.

b) le tissu cartilagineux fibreux : encore nommé

fibrocartilage
, il diffère du cartilage hyalin par la présence

abondante de fibres de collagène type I. Ces fibres forment

des faisceaux orientés détectables en microscopie optique

après coloration au trichrome de Masson (ou au Jaune

Safran)
.

Par conséquent la matrice de ce tissu cartilagineux ne peut être

considérée comme amorphe. Le fibrocartilage est présent au

niveau du tendon d'Achille (plus exactement au niveau du

point d'insertion du tendon d'Achille), des ménisques et des

disques intervertébraux
.

c) le cartilage élastique : le cartilage élastique est

caractérisé par l'abondance des chondrocytes et par la

présence d'un réseau tridimensionnel de fibres élastiques

(fibres que l'on peut détecter par une coloration à l'orcéine).


Il est localisé essentiellement au niveau des ailes du nez, des

pavillons de l'oreille
et de l'épiglotte.


II) le tissu cartilagineux immature :
: il est essentiellement

observé chez le foetus mais également chez l’enfant et

l’adolescent ou il participe à la croissance osseuse

post-natale.

1) les cellules :  contrairement au tissu cartilagineux mature,

le tissu cartilagineux immature contient des cellules à riche

activité mitotique. Selon le mode de croissance cartilagineuse, il

peut s’agir de chondroblastes (précurseurs des chondrocytes)

ou de chondrocytes eux-mêmes.

a) la croissance dite appositionnelle (ou périchondrale) :

s’opère par prolifération puis différenciation de chondroblastes

en chondrocytes. Dans ce cas, les chondroblastes dérivent de

cellules souches mésenchymateuses localisées dans la couche

la plus interne du périchondre, le périchondre chondrogène.

Celui-ci forme un tissu conjonctif lâche (pauvre en fibres et

richement vascularisé) qui se distingue de la couche externe du

périchondre nommée couche tendiniforme qui est formée de

tissu conjonctif dense. La croissance appositionnelle est

essentiellement observée au cours du développement fœtal.

 

b) la croissance interstitielle : elle s’effectue par mitoses

successives des chondrocytes eux-mêmes. Dans ce cas, les

cellules filles d’un même clône cellulaire s’éloignent de la cellule

mère en se disposant soit de manière rectiligne soit de manière

circulaire. Elles forment ce qu’on appelle des groupes

isogéniques axiaux ou coronaires
. Ces différentes

dispositions permettent la croissance axiale ou

circonférentielle du cartilage
.


Durant ce processus on observe souvent a présence de

plusieurs chondrocytes au sein du même chondroplaste
.

La croissance interstitielle est observée chez le foetus mais

également au cours de la croissance osseuse post-natale

des os long. En effet jusqu'à la puberté, la métaphyse des os

longs renferme un cartilage de croissance nommé cartilage

de conjugaison
qui participe à la croissance osseuse.

2) la matrice : La matrice du tissu cartilagineux immature est

proche de la matrice du cartilage mature hyalin mais présente

un certain nombre de spécificités. On retient en particulier la

présence non négligeable de collagène IX
.


III) Tissu cartilagineux et développement osseux
le

développement du tissu osseux s'effectue schématiquement en

2 phases qui sont :

i) l'ossification primaire c'est-à-dire la formation initiale du

tissu osseux chez le foetus,

ii) l’ossification secondaire c’est-à-dire la croissance et la

maturation osseuse
qui s'achèvent à la fin de la puberté.


1) tissu cartilagineux et ossification primaire :
on

désigne sous le terme d'ossification endochondrale la

transformation d'un tissu cartilagineux hyalin en tissu osseux.

Ce type d’ossification est à distinguer de l’ossification dite

endoconjonctive qui consiste en la transformation osseuse d’un

tissu conjonctif non spécialisé (Pour mémoire : cette

ossification endoconjonctive est observée au niveau du périoste

qui entoure la diaphyse des os long ; on parle d’ossification

périostique)
. Dans les os longs, l'ossification primaire

endochondrale débute au centre de la diaphyse par un

processus d'hypertrophie des chondrocytes. Celui-ci

s'accompagne de 3 évènements :

i) l'élargissement des chondroplastes au dépends de la

MEC

ii) la synthèse de facteurs angiogéniques dont le VEGF

("vascular endothelial growth factor")
induisant la

vascularisation locale du tissu cartilagineux

iii) la calcification du tissu cartilagineux (calcification

n'équivaut pas à ossification).

Puis, la phase initiale d’hypertrophie des chondrocytes s’achève

par leur mort cellulaire programmée (apoptose). Les

chondroplastes élargis sont donc vidés de leur contenu et vont

devenir confluents. Ils sont alors séparés par des travées de

tissu cartilagineux calcifié et vascularisé
. Les vaisseaux

sanguins pénètrent alors dans les chondroplastes confluents et

permettent l'arrivée de cellules souches

mésenchymateuses circulantes qui vont générer des

ostéoblastes
. Les ostéoblastes permettent l'ossification des

travées
de tissu cartilagineux et conduisent à la formation d'un

point d'ossification primaire
au centre de la diaphyse. Par la

suite, on observera de proche en proche le recrutement et la

prolifération de nouveaux chondrocytes entourant le front

d’ossification.

Dans les os longs, lorsque l'ossification primaire de la diaphyse

est suffisamment avancée, débute l'ossification primaire des

épiphyses
. Il s'agit également d'une ossification

endochondrale évoluant de manière centrifuge à partir d'un

point d'ossification centro-épiphysaire. Cette ossification

préserve une zone de cartilage articulaire en regard de la

cavité synoviale
et une zone de cartilage immature (le

cartilage de conjugaison) au niveau de la métaphyse
.

 

L'ensemble du processus d'ossification primaire ne conduit en

fait qu'à l’ossification de travées de tissu cartilagineux : on

parle d'os primaire endochondral (os immature, non lamellaire,

Cf. cours tissu osseux). Lors d'une deuxième phase qui s'étend

jusqu'à la fin de la puberté se déroule l'ossification secondaire

c'est-à-dire d'une part le remplacement complet de cet os

immature par un os mature dit lamellaire, et d'autre part la

croissance en longueur et en épaisseur des os.

(pour mémoire : tout phénomène de réparation osseuse, après fracture par exemple, s’accompagne d’une récapitulation des phénomènes caractérisant l’ossification endochondrale. On observe ainsi la formation initiale d’un modèle cartilagineux au sein duquel les chondrocytes dérivent de cellules souches mésenchymateuses. Ce modèle cartilagineux se calcifie et est progressivement remplacé par du tissu osseux). 


2) tissu cartilagineux et ossification secondaire :
la

croissance en longueur des os est de type endochondral et fait

intervenir les cartilages de conjugaison.  Le cartilage de

conjugaison
est organisé en colonnes et en couches

successives qui sont individualisables en microscopie optique.

La zone du cartilage hyalin la plus éloignée du front

d’ossification constitue une réserve de chondrocytes au

repos
. Puis on trouve une zone de cartilage sérié ou les

chondrocytes prolifèrent et s’aplatissent.

Enfin, à proximité du front d’ossification se trouve une zone

dite de cartilage hypertrophié ou les chondrocytes

augmentent leur volume par un facteur de 5 à 10. Ces

chondrocytes hypertrophiés vont exercer les fonctions

suivantes :


i) calcification
de la matrice cartilagineuse,

ii) vascularisation du tissu cartilagineux, 

iii) recrutement puis différenciation ostéoblastique de

cellules souches mésenchymateuses. On considère que ces

cellules souches proviennent du tissu conjonctif non spécialisé

associé au tissu osseux (endoste, périoste, tissu conjonctif

associé à la moelle osseuse rouge).

 

Pour méméoire : La croissance en épaisseur des os longs n’est pas de type endochondral et se fait par apposition de couches successives de lamelles osseuses à partir du périoste. Il s'agit d'une croissance endoconjonctive au cours de laquelle on observe  la différenciation  de cellules souches mésenchymateuses en ostéoblastes, sans intervention d’un autre type cellulaire et sans migration par voie sanguine des cellules souches mésenchymateuses. 


3) contrôle moléculaire de l'ossification endochondrale :

a) facteurs systémiques : pendant toute la période de

croissance post-natale, la croissance en longueur des os longs

est sous la dépendance de facteurs hormonaux agissant

essentiellement sur les cartilages de conjugaison. Il s’agit

principalement de l’IGF1 (dont l’hormone de croissance GH

stimule la production par le foie) et des hormones sexuelles

i.e. les oestrogènes chez la femme et les androgènes chez

l’homme. Ce contrôle hormonal explique la poussée de

croissance osseuse au moment de la puberté. Il faut noter que

les chondrocytes n’expriment que des récepteurs aux

oestrogènes et non aux androgènes. L’effet des androgènes

chez le garçon nécessite l’action d’une enzyme intracellulaire

qui métabolise les androgènes en oestrogènes. À l’issue de

cette période, le stock de chondrocytes contenus dans le

cartilage de conjugaison est épuisé, le cartilage de conjugaison

est totalement remplacé par du tissu osseux et la taille

définitive de l’individu est atteinte.


b) facteurs locaux :
les chondrocytes hypertrophiés

synthétisent un ensemble de molécules qui permettent : i)

soit l’ossification du cartilagineux immature au cours de

l’ossification primaire, ii) soit l’ossification des cartilages de

croissance au cours de l’ossification secondaire.


i) le VEGF :
le « vascular endothelial growth factor » est

un puissant agent angiogénique permettant la formation de

vaisseaux (on parle de néovascularisation) dans la zone des

chondrocytes hypertrophiés.
Cette vascularisation permet i) un soutien

nutritif et métabolique ii) le contrôle moléculire sytémique par les facteurs

solubles sanguins décrits plus haut, iii) la   l’apport de cellules souches

mésenchymateuses sanguines (uniquement chez le foetus).
Par ailleurs, le

VEGF exerce une activité chimiotactique (c’est-à-dire une

activité d’induction de la migration) sur les ostéoblastes,

permettant ainsi de diriger leur migration vers la zone

d'ossification.


ii) la molécule Indian Hedgehog (IHH) :
il s’agit d’un

polypeptide synthétisé par les chondrocytes hypertrophique ou

pré-hypertrophiques. Indian Hedgehog agit sur 3 phases

essentielles de l’ossification :

i) la prolifération des chondrocytes,

ii) leur différenciation en chondrocytes hypertrophiés,

iii) la maturation des ostéoblastes.

(pour mémoire : Il existe une pathologie humaine, nommée brachydactylie, qui est liée à une mutation de l’IHH. Cette pathologie est caractérisée par la longueur anormalement faible des phalanges et des métacarpes).


IV) pathologies du tissu cartilagineux :

1) pathologies mécaniques et dégénératives : elles

concernent essentiellement les cartilages articulaires et les

fibrocartilages.

a) l’arthrose Elle peut toucher de nombreuses articulations mais en particulier la hanche (coxarthroes), le genou (gonarthrose) et la colonne vertébrale. Elle se traduit par : 1) l’amincissement puis la disprition  du cartilage (la disparition du cartilage s’accompagne au plan radiologique par la disparition de l’interligne articulaire); 2) une densification réactionnelle et des micro-fractures de l'os sous-chondral 3) la formation d’excroissances ostéocartilagineuses  nommées ostéophytes . Puis on observe la disparition complète du cartilage et la survenue de lésions osseuses par frottement. La coxarthrose primitive survient le plus souvent entre 50 et 70 ans et est considérée comme d’origine multifactorielle (facteur héréditaires + facteurs aggravants tel que l’obésité et les microtraumatismes). L'arthrose secondaire survient plus précocement chez des sujets aux antécédents de traumatisme, d’anomalies de croissance ou d'anomalies de développement tel que la luxation bilatérale de hanche (pathologie actuellement détectable et traitable à la naissance).

b) lésions des fibrocartilages : l’atteinte dégénérative des

fibrocartilages est fréquente au-delà de 50 ans. On peut

observer en particulier une dégénérescence des disques

intervertébraux
responsables d’une atteinte neurologique

(sciatique). Au niveau des genoux, une fissuration ou une

fracture des ménisques peut être observée. La rupture du

tendon d’achille
peut également survenir.


2) pathologies inflammatoires :
il s’agit principalement de la

polyarthrite rhumatoïde.
Cette pathologie a pour point de départ

l’inflammation du liquide synovial et la proliferation des synoviocytes. Les

synoviocytes sont des fibroblastes spécialisés formant la membrane interne de la

capsule articulaire : la membrane synoviale. Cette membrane est un tissu

conjonctif lâche dont la composition cellulaire comprend des  adipocytes, des

synoviocytes et des cellules immunes de passage (lymphocytes, mastocytes,

macrophages, cellules dendritiques). Les synoviocytes synthétisent le liquide

synoviale qui lubrifie et nourrit le tissu cartilagineux. Au cours de la polyarthrite

rhumatoïde, on observe une prolifération des synoviocytes  l’augmentation de

volume du liquide synovial et le déclenchement parallèle d’une réaction

auto-immune dirigée essentiellement contre le collagène de type II. L’atteinte

inflammatoire du tissu cartilagineux s’accompagne d’un recrutement et d’une

activation des ostéovclastes conduisant à une destruction de l’os sous-chondral.

L’une des avancées thérapeutique majeure des dernières années est l’utilisation

d’une molécule inhibitrice du TNF alpha qui bloquerait, entre autres, l’activité

accrue des ostéoclastes au niveau de l’os sous-chondral. Dans certains cas, la

polyarthrite rhumatoïde peut être associée à des manifestations extra-articulaires

et entrer alors dans le cadre plus large des collagénoses c’est-à-dire une

atteinte généralisée (on parle de maladie systémique) des tissus contenant du

collagène donc essentiellement les tissus conjonctifs.